Parcours d'excellence et Lycée professionnel : quelles cohérences ? Quels enjeux ?
Noémie Olympio  1@  , Nathalie Richit  2  
1 : Apprentissage, Didactique, Evaluation, Formation  (ADEF)  -  Site web
Aix-Marseille Université - AMU
60, Rue Joliot Curie 13453 MARSEILLE cedex 13 -  France
2 : Apprentissage, Didactique, Evaluation, Formation  (ADEF)
ESPE Aix-Marseille

Si l'accès aux différentes filières du supérieur s'est élargi ces dernières décennies, cette massification cache un certain nombre d'effets pervers. La forte diminution des inégalités sociales d'obtention du baccalauréat (tous types de baccalauréat confondus) n'a en effet pas été suivie d'une réduction de ces inégalités dans l'accès au supérieur, notamment dans les filières du supérieur sélectives (Duru-Bellat et Kieffer, 2008). On parle depuis quelques années déjà de phénomène de « « démocratisation ségrégative » (Merle, 2002). L'explication provient essentiellement du fait que les enfants des classes populaires deviennent plus souvent bacheliers, mais vu le type de baccalauréat auquel ils accèdent (notamment le baccalauréat professionnel), leurs chances réelles d'accès au supérieur sont beaucoup plus limitées. C'est donc bien au sein de ces voies, qui représentent en France près de 40% des jeunes au sortir du premier cycle de l'enseignement secondaire, que nous retrouvons une très large partie des jeunes d'origine sociale modeste. Verdier et al. (à paraître) tendent notamment à montrer qu'il existe une faible évolution des profils sociaux au sein de la voie professionnelle. La part d'enfants d'ouvriers au sein de la population du baccalauréat professionnel est encore très largement surreprésentée (par rapport aux autres professions et catégories socioprofessionnelles). Il est ainsi difficile de questionner les mouvements d'ouverture et de fermetures des formations sélectives aux couches populaires en passant totalement sous silence les destins scolaires de ces jeunes. De nos jours, la réforme du baccalauréat professionnel offre de belles perspectives d'ouverture aussi bien dans la refonte du bac en 3 ans et que dans les réflexions menées autour des poursuites dans le supérieur (continuum bac-3/bac +3, quotas de bacheliers professionnels dans l'enseignement supérieur). Nous interrogeons dans notre recherche ces nouvelles possibilités en lien avec un dispositif particulier pouvant élargir le champ des possibles de ce public scolaire : celui des parcours d'Excellence (PAREX). Ces parcours ont pour objectif d'accompagner des collégiens volontaires pour assurer l'égalité des opportunités de réussite. Les jeunes visés sont ceux de milieux modestes. L'objectif est de les accompagner vers une poursuite d'études ou une insertion professionnelle ambitieuse et réussie. Le lycée professionnel ne constitue naturellement pas la cible de départ. En effet, il est souvent perçu comme «l'antinomie de ce qu'est l'excellence scolaire » (Jellab, 2017). Ces dispositifs constituent-ils alors une impasse ou de nouvelles chances pour les bacheliers du lycée professionnel ( Troger et al., 2016) ? A quels conditions peuvent-ils fonctionner ? Cette possible ouverture du champ des possibles est analysé au prisme d'un cadre conceptuel particulier : la théorie des capabilités de Sen.



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